Ce qu’il y avait de pire, de monstrueux, une chose incroyable
Pendant ces attaques, cette tuerie, ce carnage, la Fanfare, la
belle musique des chasseurs alpins donnaient un concert de répétition
dans la forêt en bordure de la route du Westerne de Stokevire à
1500 à vol d’oiseaux de ces lieux de massacre.
Quel résultat à obtenu cette fanfare, c’est que quelque jours après
je passais en cet endroit, je trouvais les tambours, la grosse
caisse crevée, des corps de chasse tordus percés abandonnés.
de ces attaques de montagne, des contre attaques surgissaient
et cela n’en finissait plus c’était une guerre d’usure.
Le Colonel Inessimy fut blessé à la cuisse, d’une balle de
fusil, il fut évacué sur un poste de secours et de la sur
l’ambulance du Westerne.
Beaucoup de mes camarades avaient été tués et restaient suspendus aux barbelés
moi-même, j’étais blessé, j’avais reçu un éclat d’obus à la jambe
? capitaine me fit partir à la tombée de la nuit au poste de secours
situé au bas du , Lingekop (linge Kopf) je ne voulais pas aller, c’était trop dangereux
je préférais rester en 1ère ligne, mais les ordres sont les ordres
je me décidais à prendre un?, tout tordu, démoli,
remplis de sapins brisé, de barbelé et des tués. J’arrivais à ce
poste de secours, une dizaine de poilus attendais d’être?
il était comme moi des blessés légers, sans gravité? arrive
Le médecin auxiliaire, regarda ma blessure, fit un sondage il me
dis tu as la jambe enflée, mais il n’y a plus d’éclats d’obus, je vais te
faire un pansement; où es tu en ligne, je lui dis que nous étions dans un replis de terrain à 200 mètres de la fosse commune
en allant au Piton.
Il me dis tu ne peux pas remonter la haut cette nuit avec ta
jambe enflée, je ne le veux pas; tu vas te reposer et à la pointe
du jour, tu partiras, viens, je vais te montrer un coin tranquille
ou tu pourra te coucher, il contourna le poste de secours, montra
un petit sentier, arriver en haut, il m’indiquerait du doigt, une
sorte de bas fond, là –bas, me dit il y’a des branches de sapins
il y a pas mal de camarades qui sont couchés la, je le remerciais
et allais rejoindre les camarades et les branches de sapins, entre
deux nuages, la lune m’éclairait. Je remarquais une trentaine de camarades couchés, étendu sur des branches de sapins, leurs
pèlerines couvraient leur tête, sans doute pour conservés leur chaleur
il y avait une place, entre deux poilus, ou je me glissais pour
ne pas les réveiller, je tirais ma capote sur la tête pour avoir chaud
malgré la douleur de ma jambe, je m’endormi, la nuit était calme
quelques heures, après, comme dans un rêve, j’avais la sensation
que quelqu’un me tirais une jambe, brusquement je la renvoyais.
Il pouvait être 3h ou 4h du matin, je sentais le froid me gagner
je me serrais contre les camarades pour avoir chaud. Je ne sentais
pas leur chaleur, je sentais le froid qui me gagne partout
En plus, j’avais une sensation que le froid me gagnait aux pieds,
aux jambes, je me levais à moitié, je passais ma main
sur mes jambes … Je n’avais plus de bande molletière, en plus
il me manquait un brodequin.
Comment, vais-je faire, pour remonter aux premières lignes, j’étais
inquiet, en plus le jour pointait, les mortiers de tranchée
Ces crapouillots, recommençaient à faire leurs ravages de destruction
j’étais bien malheureux, je regardais, en face de moi, un petit
? de terre fraichement remué, un fusil cassé dont le
canon été enfoncé en terre, une branche de sapin cassée en travers
était attachée avec un bout de chiffon, le tout avait la forme
d’une croix, le haut du fusil était coiffé d’un Béret, c’était
une tombe, peut être une tombe commune, car à la droite
de cette tombe, il y avait de vieux effets, des cartouchières,
quelques vieux brodequins, des fusils brisés, parmi ces
chaussures, je choisi la meilleure, je la bourrais de vieux
chiffon, cela allait me dépanner et me permettre de remonter
en ligne, j’endossais ma capote, j’allais auprès des camarades
qui dormaient, celui de droite en le secouant, je lui criais
le jour pointe, aller debout, aucune réaction, je soulevais
le manteau, il avait la tête fracassée d’une balle, je regardais
ses écussons, c’était un Capitaine du 6ème Bataillon, celui de
gauche, il avait la figure fracassée en marmelade, le troisième
La poitrine ouverte, à ce moment, j’arrivais à comprendre
je me sauvais, pour ne pas me perdre, je me dirigeais vers le
petit sentier du poste de secours, j’avais hâte de quitter ce cimetière
ou j’avais passer la nuit à peine, que j’avais fait 100 mètres
sur ce sentier, qu’au pied d’un sapin, placer bien en vu
je retrouvais mon brodequin et mes deux molletières
«ce détrousseur, qui était-il, deux cas se présentaient; 1: par nécessité
sur les morts: 2: j’avais été pansé au poste de secours, pour
le pansement il fallait que je découvre mon soulier neuf.
le voleur n’était pas loin du poste de secours.
Enfin, j’étais chaussé, j’étais heureux, je remontais en vitesse
aux premières lignes, où je retrouvais mes camarades
le Capitaine me dit « et bien Jacquet, cela c’est bien passé »
je lui racontais ce qui m’était arrivé, « oui, me dit-il, j’ai déjà
entendues plusieurs histoires comme la votre, votre jambe
est enflée, vous resterez deux jours au repos ».
A cet endroit nous étions bien, peut être trop bien, pour
y rester, car l’artillerie de part et d’autre, manifestait
une certaine nervosité, et faisait prévoir une attaque, qui
était en vue de préparation, quelques joues après, les allemands
attaquaient sur la gauche du Lingekopf, au Bas-des-chênes, cette
attaque fut envoyée et la forêt incendiée avec les frisous.